Art Galerie Sponte

 

Les Expos

Les Artistes

Les Oeuvres

 

Dessins

Peintures

Photographies

Sculptures

Design

Retrouvez les oeuvres sur
Art Price Galerie Sponte

 

Horaires & Contact

Press Book

Carnet d'adresses

Divers

 

Galerie Sponte
Rez de Jardin
183 avenue du Maine
75014 Paris

Contact
Dorothée ALLANEAU
info@sponte.fr

 

B&B Villa Sponte
(english, italiano)


Claude Mollard Dominique PAulin Galerie Sponte Oeuvre Exposition

Exposition en 2009

"Les grandes heures contemporaines de la Galerie Sponte..."

avec Dominique PAULIN (peintre)
et Claude MOLLARD (photographe-plasticien)

“Les Origènes” de Claude C.Mollard s’apparentent facilement aux “grotesques” et autres “drôleries” de nos plus anciens manuscrits. Quant aux pastels de Dominique Paulin, ils rappellent par les couleurs et les nuances de tons, les si précieuses enluminures. Il n’en fallait pas moins pour que Dorothée Allaneau place sur les mêmes cimaises tant de richesses et de subtilités, pour vous faire vivre autour du précieux livre du duc de Berry : « Les grandes heures contemporaines de la Galerie Sponte… »

Dominique PAULIN travaille de façon très instinctive et nous donnera sa perception de la couleur. C'est une oeuvre fine, ou la matière s'infiltre, joue et tergiverse, pour finalement se perdre dans les nuances de tonalité ou de formes. Pour aimer Paulin, il faut aller dans le détail, se plonger dans les subtilités d'un trait, d'une matière ou d'une harmonie de tons.

dominique_paulin_technique_mixte  dominique_paulin_technique_mixte  dominique_paulin_technique_mixte  

dominique_paulin_technique_mixte    dominique_paulin_technique_mixte  dominique_paulin_technique_mixte


Avec Claude MOLLARD, c'est l'esprit qui est à l'honneur. Ce photographe mondialement connu a le talent de déceler dans la nature ce qui va nous étonner, nous faire rêver, nous inquiéter... ou nous accompagner. Les "Origènes" sont tout autant l'esprit de la nature, que notre propre reflet : dans tous les cas, ils prennent vie sous l'objectif de cet homme qui parcourt le monde à leur recherche. Ils joueront eux aussi le jeu de la couleur non sans subtilité

claude_mollard   claude_mollard   claude_mollard

claude_mollard   claude_mollard   claude_mollard   claude_mollard   claude_mollard  claude_mollard

 

Livret d'exposition - Les grandes heures contemporaines de la Galerie Sponte...

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Introduction

Un livre d’heures…

A cette époque, la notion de temps est liée au cycle des saisons et des fêtes religieuses. La journée s’organise au son des cloches des églises ou des monastères. Ne disposant pas d'horloge, les religieux divisent la journée en douze parties égales entre le lever et le coucher du soleil.

A chaque intervalle, différents chaque jour selon l’ensoleillement : un moment de prière, de recueillement ou de célébration. Les Matines à minuit, Laudes vers 3h, Prime vers 6 h, Tierce vers 9h, Sexte à midi, None vers 15h, Vêpres vers 18h, Complies vers 21h. Ces heures canoniales règlent la vie de tous : elles vont, le temps d’une exposition, rythmer votre rencontre avec Claude Mollard et Dominique Paulin. Chacune de nos heures « contemporaines » va célébrer l’un des aspects des œuvres présentées : la couleur, la matière, les représentations imaginaires, l’harmonie, la lumière, l’au-delà, la nature et pour finir… l’émotion.

Les Heures appelées "grandes" sont les trois offices les plus solennels de la liturgie : les Matines, les Laudes et les Vêpres. Les autres seront appelées "petites" : les prières sont plus courtes de façon à pouvoir être récitées sur place pendant les travaux.
De la même façon aujourd’hui, certaines œuvres attireront votre regard, d’autres vous retiendront un peu plus de temps et parfois elles ne seront qu’une présence à vos côtés. Chaque chose en son temps…

Souvent les aristocrates et les riches bourgeois possèdent, ce qui prendra au XIVe siècle le nom de « livre d’heures » - du fait que les textes devaient être lus à certaines heures de la journée. On y trouve généralement un calendrier illustré qui indique aussi le cycle lunaire, les solstices et les équinoxes. Viennent ensuite les prières. A partir de 1350, il est courant que les princes s’offrent ces précieux ouvrages favorisant ainsi les échanges artistiques, stimulant l’invention et la création. C’est aussi avec les livres d’heures que leurs enfants apprendront à lire et ces riches manuscrits vont devenir un signe de reconnaissance sociale, comme le fut en d’autres temps le portrait.
Peut-être de la même façon aujourd’hui, vous seriez tenté de repartir avec un peu de ces richesses : pour vous, pour l’offrir, le transmettre à vos enfants ou le faire admirer à vos amis... Pour emporter finalement un peu de tout ce qu’il vous a fait et fera vivre…

Jean de France, duc de Berry …

Quel amateur d’art, quel collectionneur éclairé, et de sa passion pour les livres, il en fit une réputation : on dira de lui qu'il était "le prince des bibliophiles français". Jean de France, duc de Berry appréciait tout autant l’héritage du passé que la création de son temps. Cet ouvrage, qu’il a tenu à faire réaliser par les meilleurs, n’était pas vraiment novateur. Bien que totalement en mesure de sentir l’art de son époque, il fit la commande d’une sorte de « musée de l’enluminure ». Probablement l’idée de conserver en un seul ouvrage tout le savoir faire de nos artistes et artisans.

Personne n’avait concentré autant d’efforts collectifs pour un seul ouvrage. Tout ici sera exceptionnel : la taille, le raffinement et la complexité des décorations. Les livres d’heures du duc de Berry deviendront l’image même de la perfection grâce à la délicatesse de leur réalisation : délicatesse du tracé, des tonalités, finesse de la colorisation, mais aussi par le pouvoir évocateur des représentations symboliques : « Les grotesques, également appelées « drôleries », tiennent dans cet ouvrage une place considérable. Il convient de souligner ce foisonnement exubérant d’hybrides gracieusement monstrueux, de fous échevelés, de vielles femmes hideuses, de mendiants, de musiciens, de moines ou d’évêques ridicules. » écrivait Marcel Thomas (Conservateur en chef du cabinet des manuscrits, Bibliothèque Nationale).

Cette faune étrange n’est pas sans rappeler nos Origènes ! Ces nuances de couleurs mêlées et de calligraphie nous rapprochent du travail de Dominique Paulin. C’est dans ce même esprit que la galerie vous invite aujourd’hui à découvrir leurs travaux qu’elle considère comme une vraie richesse actuelle : un travail sur papier remarquable de subtilité, un regard sur le monde d’une rare intelligence.

Sur nos cimaises l’évocation contemporaine de ces grandes heures pour notre plus grand plaisir…

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Minuit : Matines (0h00)...
Appelé parfois « Vigiles » (du latin vigiliae) les Matines expriment l'idée de veille nocturne.
De la nuit jaillissent les couleurs… du noir à la lumière...



 
claude_mollard
Au commencement était… la couleur !
Il y a des couleurs interdites et des couleurs prescrites, des couleurs qui condamnent, d’autres qui promettent le salut, parfois… ce sont les mêmes : « Dans la symbolique, les extrêmes se touchent. Une couleur peut dire une chose et son contraire » dira Michel Pastureau, grand historien de la couleur. Il y a un bon noir et un mauvais noir, un rouge pour l’amour et le… feu de l’enfer, un vert signe de richesse mais aussi porteur d’infortune… la symbolique des couleurs varie avec le temps, les mœurs, les sociétés.
 
dominique_paulin
On dit souvent à tord qu’en mélangeant toutes les couleurs ont obtient du noir mais en réalité à l’époque « le vrai noir est difficile à atteindre. En peinture, on ne l'obtient qu'en petites quantités, en recourant à des produits coûteux, tel l'ivoire calciné, qui donne une teinte magnifique mais hors de prix. Quant aux noirs fabriqués avec des résidus de fumée, ils ne sont ni denses ni très stables ». Et puis les progrès dans la technique rend le noir meilleur marché : il va affirmer toute sa subtilité tant et si bien que Van Gogh ira jusqu’à identifier plus de 27 nuances de noir dans un tableau de Frans Hals.
 
claude_mollard
Pourtant, ce noir sera vite opposé à la couleur : « Tant que l'on pensait que la couleur était de la matière, il n'y avait pas de problème : les matières noires existaient, et le noir était une couleur comme les autres. Mais, puisque la couleur devenait lumière, le noir n'était-il pas l'absence de lumière, donc... l'absence de couleur ?» Le noir perd alors de son panache et puis la science s’en mêle : le spectre de Newton exclut lui aussi le noir et blanc de la couleur, et puis les chimistes en rajoutent avec une classification aussi technique qu’irréelle au regard de l’histoire et de la nature : le noir n’a plus sa place non plus dans les couleurs primaires et complémentaires : « Pourtant, jamais nos ancêtres n'auraient pensé fabriquer du vert avec du bleu et du jaune ! Ils savaient très bien l'obtenir directement ».

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Vers trois heures : Laudes...
Signifie « louanges », il célèbre le jour qui se lève et les bienfaits qu’il apporte à chaque renouveau.
Les bienfaits de la terre : trouver dans la matière toute la subtilité d’un ton…
dominique_paulin
Demandez à un professeur des beaux arts de vous expliquer la façon dont Dominique Paulin arrive à ce rendu, à ce relief, à cette digression de couleurs : il en serait bien incapable. Car c’est là qu’intervient le travail d’artiste. Dominique Paulin crée la texture, la matière. Elle sait comme personne de façon instinctive ce qu’elle peut ou non mélanger, lier, tolérer. Sable, pigments, pastels, eau ou même champagne… elle est parfois incapable d’expliquer son cheminement : elle aborde la matière et la manière sans idées préconçues.
dominique_paulin
A l’heure où bon nombre d’artistes contemporains utilisent des tubes d’acrylique aux tons standardisés et répertoriés, on prend plaisir à retrouver cette tradition artistique. Car les frères de Limbourg, auteurs de ces précieux livres, étaient justement réputés pour la richesse de la palette de couleurs utilisées. Ils employaient des matières minérales ou chimiques, parfois animales, mais aussi des plantes, broyées et pilées, et de la gomme arabique pour lier le tout. La malachite donnait le vert; le lapis lazuli ce bleu azur. On importait ces matières d’Orient, ce qui donne une idée du prix et de la complexité de la réalisation de ce genre d’ouvrage.
claude_mollard

Le lien entre couleur et matière est indiscutable. La couleur bleue est difficile à fabriquer et à maîtriser, et c'est sans doute la raison pour laquelle elle n'a pas immédiatement joué de rôle dans la vie sociale, religieuse ou symbolique de l'époque. A l’inverse, on a maîtrisé très tôt les pigments rouges : « Dès - 30 000 ans, l'art paléolithique utilise le rouge, obtenu notamment à partir de la terre ocre-rouge. Au néolithique, on a exploité la garance, puis on s'est servi de certains métaux, comme l'oxyde de fer ou le sulfure de mercure… La chimie du rouge a donc été très précoce, et très efficace. D'où le succès de cette couleur qui plus est, tranchait étonnamment avec l'environnement».


expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Vers six heures : Prime...
C’est la première heure du jour.
Voir au grand jour… les vestiges du passé pour finalement laisser place à l’imaginaire...
claude_mollard
Se pourrait-il qu’à l’égal de Claude Mollard, les artistes de l’antiquité se soient retrouvés face aux mêmes… platanes ?! Ces expressions saisies sur une écorce, dans un reflet ou à l’ombre d’un feuillage, auraient-elles été leur source d’inspiration ?... Tout commence à Rome, près du forum, lorsqu’un promeneur tombe dans un trou. Inspectant cette cavité, on y découvre une « grotte » aux murs recouverts de décors étourdissants de légèreté et de créativité.
claude_mollard
Grotte, grotesque puis grotesque, vont passionner plus d’un. Ces grottes sont en réalité le palais gigantesque et extravagant de Néron dont les salles avaient été comblées, et non détruites, lors de la construction des thermes. Il faudra près de 25 ans pour déblayer le site : oubliés et préservés de la lumière, les grotesques de l’antiquité surgissent des voûtes et des parois pour enchanter les Romains, la Renaissance et finalement toute l’Europe.
claude_mollard
Déjà avec Ovide, des créatures hybrides anthropomorphes (sirènes, satyres, centaures) ou zoomorphes (chevaux ailés, griffons) illustraient Les métamorphoses. Au moyen âge, les grotesques proposent un ornement des manuscrits qui tend vers le burlesque, le bestial, l’oriental, l’érotique aussi, et cela même au cœur des messages chrétiens. Puis Raphaël en donnera une version épurée mais de tout temps, elles furent un objet de délectation et de débat, de plaisir et de résistance. Car bien évidement, les grotesques violentent la conception d’une image teintée de raisonnable et de vraisemblance. Tout comme les Origènes, elles troublent d’emblée la frontière entre vocation décorative et fonction hiéroglyphique, forme gratuite et symbolique. Leur nature profonde est de combiner plus que de séparer, d’étonner plus que de conforter, c’est la culture du paradoxe.

 

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Vers neuf heures : Tierce...
Troisième heure du jour : celle où le Saint-Esprit descend sur les apôtres pour accomplir la promesse divine.
Quant la couleur crée l’harmonie, par l’opération… du saint esprit…
dominique_paulin
Avec les livres d’heures, nous sommes loin de l’antique système chromatique tripolaire : noir, blanc, rouge. L’œil humain pouvant distinguer plus de 200 nuances, cela offre en effet un large champ d’investigation et de tout temps, les artistes ne cesseront de travailler les rapprochements, les oppositions ou les mélanges dans le but de créer l’harmonie. A la grande différence des couleurs, les nuances ne sont aucunement porteuses de symboles. Est-ce un hasard si pour les nommer, on va puiser dans le vocabulaire de la nature ? Non car ce monde minéral, végétal ou même animal est une mine d’or pour identifier les nuances de tons : argile, sable, ivoire... ou groseille, cerise.
claude_mollard
Ainsi on remarque bien chez les Origènes, que les tons les plus opposés se juxtaposent, les mélanges de matières et de couleurs créent l’équilibre, les subtilités se révèlent à l’objectif du photographe. Comme le remarquait da Vinci : le contour n’existe pas dans la nature, pour séparer les formes ou les plans, pas de rupture ni de cassure ; seule la lumière et une digression de tons créer le volume et la forme. Et c’est à ce savant exercice de juxtaposition que se prête Dominique Paulin. Elle rend ainsi le volume, la profondeur et surtout une intense coloration sans que rien ne soit jamais en rupture. En observant attentivement l’une de ces œuvres, vous serez surpris de voir la richesse des nuances de couleurs apposées et l’harmonie de ces tons que pourtant tout oppose.
dominique_paulin

«Je me casse encore souvent la tête en commençant, mais quand même les couleurs se suivent comme d’elles mêmes, et en prenant une couleur comme point de départ, il me vient clairement à l’esprit ce qui doit en être déduit et comment on peut arriver à y mettre de la vie.» Van Gogh

 

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
A midi : Sexte...
Heure où le soleil éclaire le monde. La sixième heure du jour.
Enfin au zénith : le bleu du ciel en pleine lumière...
dominique_paulin
Que se passe t-il pour que ce bleu, banni de tous les systèmes de coloration, devienne une couleur si prisée ? Aucune trace de bleu dans les grottes paléolithiques, ni au néolithique. Pas de bleu dans les textes bibliques. Pas même de mot pour citer cette couleur : son nom viendra des langues germanique (blau) et arabe (azraq). Et puis, soudain, tout change. Non pas qu’il soit plus aisé d’en fabriquer - même s’il y aura des progrès considérables pour produire à moindre coût - mais parce qu’il se produit un changement profond des idées religieuses.
claude_mollard
« Dieu devient un "Dieu de lumière" ! Et la lumière est bleue ! Pour la première fois en Occident, on peint les ciels en bleu - auparavant, ils étaient noirs, rouges, blancs ou dorés. », dira Michel Pastureau. « Vers 1140, quand l'abbé Suger fait reconstruire l'église de Saint-Denis, il veut mettre partout des couleurs pour dissiper les ténèbres, et notamment du bleu. On utilisera pour les vitraux un produit fort cher, le cafre (le bleu de cobalt) qui deviendra le célèbre bleu de Chartres. Aujourd’hui, et depuis que l’on dispose d’enquête d’opinion, le bleu est la couleur préférée partout en Occident, en France comme en Sicile, aux Etats-Unis comme en Nouvelle-Zélande, par les hommes comme par les femmes, quel que soit leur milieu social et professionnel. »
dominique_paulin
Autant Claude Mollard joue avec la lumière, autant le bleu est un peu absent de son travail : il n’apparaîtra le plus souvent qu’à l’occasion d’un reflet du ciel, d’un jeu de lumière. A l’inverse, c’est une couleur souvent présente chez Dominique Paulin qui exploite, soit seule, soit mêlée aux autres, en prenant soin d’évoquer avec beaucoup de justesse toutes sa gamme de nuances, l’effet de reflet, de transparence et de contraste.

 

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Vers quinze heures : None...
Neuvième heure du jour. Celle où le monde passe et seul demeure l’essentiel.
Pour atteindre l’essentiel, il est peut être venu le temps d’un autre regard…
claude_mollard
Voir autrement, savoir regarder sous un autre angle, saisir ce que l’on ne voit pas de suite, sortir des sentiers battus, prendre du recul… parlons nous seulement ici de l’art de photographier les Origènes ou d’une manière de voir le monde ? Ce sentiment d’impertinence, il ne date pas d’hier. Les livres d’heures incitent au recueillement et à la prière ? Mais alors que font ici ces diablotins et cette jeune femme nue sur un singe ?
dominique_paulin
Les Origènes rappellent l’art grotesque ? Mais rien n’a mieux mis en scène l’absurdité d’un ordre établit que ces ravissants dessins couvrant murs et plafond : les lois de la gravité étaient remises en cause, les tailles et perspectives faussées, l’espace remplit avec exagération mais au moyens de miniature possédant toute la finesse de la retenue. Parodies, moqueries, défi des lois de la nature, de l’art, de la religion… les grotesques sous le nez de tous et même du Pape, donnaient vie à un monde tout à fait dissident.
claude_mollard

Aujourd’hui, Claude Mollard s’inscrit comme Dominique Paulin dans ce refus de la règle. L’un parce qu’il incite le spectateur à voir les choses différemment, l’autre parce qu’elle vous invite à ressentir. L’un parce qu’il vous oblige à contourner, voir derrière, dessus, dessous, voir même au-delà. L’autre parce qu’elle vous réapprend qu’il est pas toujours nécessaire de comprendre, de savoir ou de dire. Juste de se laisser envahir.

 

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Vers dix-huit heures : Les vêpres...
Le "Soir", ou en grec "coucher du soleil", moment ou l’étoile Vesper (Vénus) se montre dans le ciel.
L’heure du repas, heures de tous les bienfaits…
dominique_paulin
Mère nature, dit-on, mère nourricière… ce rapport aux éléments est le lot de tout artiste. Van Gogh savait exprimer comment par la couleur et la nature, il transcrivait le monde :
claude_mollard
«L’étude de la couleur… Exprimer l’amour de deux amoureux par un mariage de deux complémentaires, leur mélange et leurs oppositions, les vibrations mystérieuses des tons rapprochés. Exprimer la pensée d’un front par le rayonnement d’un ton clair sur fond sombre. Exprimer l’espérance par quelque étoile. L’ardeur d’un être par un rayonnement de soleil couchant.» Van Gogh – Lettres à son frère Théo.
dominique_paulin
Le photographe parcourt tous les horizons des monts du Matchu Pichu aux contrées italiennes, des parcs de la ville aux pentes d’un volcan… à la recherche des ces êtres et de ces émois. Dominique elle se ressource dans un lieu qu’elle nomme « Hautes plaines », un endroit loin de tout et près de l’essentiel : là, il y a la lumière, la matière, l’infini. Comme ce livre d’heures, le travail de Claude Mollard associé à celui de Dominique Paulin, nous propose une richesse, une multitude… un festin.

 

expo_minvit_sponte_paulin_mollard_peinture_photo
Vers vingt et une heures : Les complies...
Dernier moment de recueillement avant le couché du soleil. Après règnera le silence jusqu’aux matines du lendemain.
Paul Verlaine — Poèmes saturniens (1866) – Grotesques
claude_mollard
Leurs jambes pour toutes montures,
Pour tous biens l'or de leurs regards,
Par le chemin des aventures
Ils vont haillonneux et hagards.
Le sage, indigné, les harangue;
Le sot plaint ces fous hasardeux ;
Les enfants leur tirent la langue
Et les filles se moquent d'eux.

dominique_paulin
C'est qu'odieux et ridicules,
Et maléfiques en effet,
Ils ont l'air, sur les crépuscules,
D'un mauvais rêve que l'on fait ;
C'est que, sur leurs aigres guitares
Crispant la main des libertés,
Ils nasillent des chants bizarres,
Nostalgiques et révoltés ;
...(suite)
La nature à l'homme s'allie
Pour châtier comme il le faut
L'orgueilleuse mélancolie
Qui vous fait marcher le front haut,
Et, vengeant sur vous le blasphème
Des vastes espoirs véhéments,
Meurtrit votre front anathème
Au choc rude des éléments

claude_mollard
C'est enfin que dans leurs prunelles
Rit et pleure - fastidieux -
L'amour des choses éternelles,
Des vieux morts et des anciens dieux !
- Donc, allez, vagabonds sans trêves,
Errez, funestes et maudits,
Le long des gouffres et des grèves,
Sous l'oeil fermé des paradis !     (suite...)
Les juins brûlent et les décembres
Gèlent votre chair jusqu'aux os,
Et la fièvre envahit vos membres
Qui se déchirent aux roseaux.
Tout vous repousse et tout vous navre,
Et quand la mort viendra pour vous,
Maigre et froide, votre cadavre
Sera dédaigné par les loups.

La Galerie Sponte…
remercie tout ceux, qui sont venus voir ces œuvres contemporaines, qui ont pris le temps «de les vivre».
Nous espérons que les visiteurs ont eu peut-être en repartant, un autre regard qu’en arrivant. Plus riche ou simplement légèrement différent.
Quoiqu’il arrive ils seront certainement comme nous tous : les couleurs brut du marketing les blesseront un peu plus chaque jour regrettant le monde de Dominique Paulin et ils verront... des Origènes partout !!
NB : Quelques soient le jours et l'heures, toutes ces oeuvres, sauf celles vendues, sont visibles à la galerie en permanence.

Musée d’Art contemporain de Montréal
"L’art contemporain est un art qui explore des champs nouveaux de création, en prenant en compte les acquis de nos civilisations, ou qui renouvelle des formes d’expression artistiques existantes en poussant au-delà la réflexion."

paulin_mollard

 


Retrouvez les autres expositions de la galerie in & hors les murs...