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Exposition en 2010
"Intemporel..."
avec Diana LUI (photographe) |
Photographe primée dans de nombreux pays, achetée récemment par la BNF, elle promène son objectif aux quatre coins du monde, pour saisir ces moments d’infinité dont parlait Roland Barthes.
Parce que ses photos semblent préservées du temps qui passe, parce qu’elles s’inscrivent toutes d’une façon ou d’une autre dans notre patrimoine affectif ou culturel, quiconque se trouve en face du travail de Diana LUI ne peut que ressentir ce « hors temps ». Happé par un lieu ou par le regard de l’un de ses modèles : le temps n’existe plus. Ce temps qui pèse ou s’échappe, ce temps qui file ou s’électrise, ce temps n’est plus.

Les œuvres présentées ont été aussi bien des portraits en couleurs, que des rencontres scellées en noir&blanc, mais aussi des paysages, des ambiances, saisis tout le long d’un voyage à la recherche de origines.

La galerie a fait en parallèle une recherche sur ce qui donne sa dimension au temps en proposant des écrits de tous les horizons sur cette question qui soulève si souvent notre inquiétude, voir une certaine nostalgie et pourtant… si certainement la source de nos plus beau émois.
Texte et oeuvres de l'exposition...
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Ce monde dont nous éprouvons la présence, et dont nous mesurons l’absence.
Anonyme |
Un jeu où Diana Lui semble à son aise : nous offrir tant et tant à regarder, si profondément, jusqu’à sentir la matière ou la peau, et pour autant sentir si fortement l’absence. |
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Le réel n’a d’intérêt que pour le supplément d’âme qu’il offre et qu’on trouve, non pas au cœur de la matière, mais à la périphérie de l’objet, là ou il est en contact avec le regard de l’artiste.
Michel Onfray |
Diana Lui immortalise ce qui transcende le réel. Semble t-il en toute simplicité. C’est juste… là. |
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Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur. Le présent du passé, c’est la mémoire, le présent du présent, c’est l’intuition directe, le présent de l’avenir, c’est l’attente.
Saint Augustin. |
Dans les œuvres de Diana LUI, ces trois temps sont étonnement réunis en un seul : celui là même ou elle capte l’image et nous la restitue |
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N’importe quoi pourrait être n’importe quoi d’autre, et tout cela aurait autant de sens.
Tennessee Williams |
Diana LUI nous donne une perception du monde qui pourrait être la notre. Un lieu, une rencontre, un souvenir…qui s’immisce en nous jusqu’à devenir notre. Il n’y a plus ni espace ni temps, nous nous trouvons là bas ou alors face à eux, dans le temps de l’oeuvre. |
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Une heure n'est pas une heure. C'est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats.
Marcel Proust |
Voilà en quelques mots comment rendre à l’œuvre photographique toute sa teneur… L’instant saisi par Diana LUI est empli de toute ces choses, de tout ce qui a existé le temps d’un instant et l’image en prend possession puis l’immortalise. |
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Je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue sans que je sache pourquoi je suis placé en ce lieu plutôt qu'en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m'est donné à vivre m'est assigné à ce point plutôt qu'à un autre.
Blaise Pascal |
Lorsque l’on pense voyage, l’on imagine de suite parcourir le vaste monde. Mais Diana nous invite à un tout autre songe : c’est à travers son propre cheminement que nous partons vers des contrées lointaines- et ce pourtant en toute liberté. |
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Trois mille six cents fois par heure, la seconde
chuchote : souviens-toi ! Rapide avec sa voix
D'insecte, maintenant dit : je suis autrefois
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or.
Charles Baudelaire |
Serait-ce pour cela qu’une seconde immortalisée par l’appareil de Diana Lui devient une œuvre d’art ? Cet « or » est non seulement saisi, mais tout autant préservé, conservé… pour nous l’offrir enfin. |
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Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.
Boileau |
Une œuvre, c’est aussi un théâtre. Celui d’un lieu, d’un instant, d’une rencontre…un moment unique, fort et que l’on préserve du temps. |
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Il fit quelques pas et, grâce à la vague clarté du ciel, il put se rendre compte aussitôt de la configuration des lieux (…). Tout y paraissait vieux et ruiné. Les ouvertures du bas de l’escalier étaient béantes car les portes depuis longtemps avaient été enlevées ; on n’avait pas non plus remplacé les carreaux des fenêtres qui faisaient des trous noirs dans les murs. Et pourtant toutes ces bâtisses avaient un mystérieux air de fête. Une sorte de reflet coloré flottait dans les chambres basses où l’on avait dû allumer aussi, du côté de la campagne, des lanternes. La terre était balayée ; on avait arraché l’herbe envahissante. Enfin, en prêtant l’oreille, Meaulnes crut entendre comme un chant, comme des voix d’enfants et de jeunes filles, là-bas, vers les bâtiments confus où le vent secouait des branches (…)
Alain-Fournier |
C’est un lieu étrange. Un endroit comme perdu, un peu maladroit. Et puis la magie de ces tours qui protègent, ou témoignent, ou chancellent... Qui sait ?... Diana se fait le témoin d’un lieu de mémoire. |
Retrouvez les autres expositions de la galerie in & hors les murs...
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